Tribune du P. Antoine Paumard sj : « Nous supplions ceux qui en ont le pouvoir de remettre l’homme et la femme au centre de leurs décisions »
Dans une tribune au journal « Le Monde », le P. Antoine Paumard, jésuite et directeur du Service Jésuite des Réfugiés (JRS) en France, témoigne du grand désir de s’intégrer qui habite la plupart des migrants à leur arrivée dans notre pays.
« Nous ne pouvons pas taire qu’il y a de la joie à rencontrer des personnes migrantes, qu’ils nous apportent le plus souvent une belle leçon de vie. », souligne le P. Antoine Paumard, prenant la parole au nom « des femmes et des hommes, des personnes âgées et des jeunes, des musulmans, des athées et des chrétiens, en famille, en communautés religieuses, en colocs, dans une maison ou un appartement, des bénévoles ou des salariés de conditions sociales variées, de milieu rural ou urbain », qui accueillent chez elles des demandeurs d’asile.
Selon le directeur du JRS France, les relations que nous entretenons avec ces personnes sont à même de nous éclairer sur les questions qui agitent notre société française, telles que : « la relation femme-homme, l’interculturalité, la place de la religion dans notre vie, le partage des ressources entre pays ».
Il reconnait l’importance du travail mené par « les fonctionnaires, les enseignants et les policiers, le personnel soignant et les magistrats », la majorité d’entre eux cherchant « à garder l’homme au centre ».
Soulignant la complexité des choix auxquels doivent faire face les décideurs, il se place du point de vue de celles et ceux qui accueillent chez eux des demandeurs d’asile et sont les témoins de leur désir de s’intégrer.
« Nous témoignons de la force et du grand désir de s’intégrer qui habitent la plupart d’entre eux à leur arrivée dans notre pays. A force d’attente, de méandres administratifs, des pièces demandées qui ne suffisent jamais, d’interdiction de travailler et d’impossibilité d’apprendre le français, nous les mettons à l’étouffée… Nous devons crier que nous avons vu de nos yeux vu des personnes préférer s’éteindre à petit feu que de tomber dans la violence ».
Au nom du principe fondamental de la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion, il faut que les droits de ces personnes soient appliqués. « Nous supplions ceux qui en ont le pouvoir de remettre l’homme et la femme au centre de leurs décisions. », conclut-il.
> Retrouvez la tribune complète sur le site du journal « Le Monde » ou sur le site du JRS France.