L’originalité de ce livre est de permettre à trois prêtres d’âges et de situations différentes de relater comment le Concile Vatican II a marqué concrètement leur existence et leur ministère

Michel Cousineau, Étienne Grieu sj et Jean-Baptiste Sèbe

Éditions Salvator
Broché, 20 mm * 140 mm * 210 mm, 246 pages, 315 g

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Résumé
Sur le mode la conversation et du témoignage, Michel, prêtre en monde rural, contemporain du Concile, Etienne, jésuite ordonné en 1998 et Jean-Baptiste Sèbe, issu de la génération Jean-Paul II, évoquent leur façon de vivre et d’appliquer les orientations conciliaires. Ce faisant, ils relèvent deux défis : un, ils parlent du concile au présent ; deux, ils dialoguent en montrant leurs différences, mais dans le respect des la diversité.

« Chiche, dialoguons ensemble ! » Et voici ce livre d’entretiens. Il réunit un prêtre ordonné sous Pie XII et deux autres qui l’ont été sous Jean-Paul II et Benoît XVI. De quoi parlent-ils ? Du concile Vatican II (1962-1965) : un événement qui a révolutionné l’Église et qui clive encore le clergé aujourd’hui.
Ces prêtres originaires de Normandie s’interrogent et échangent leurs expériences. Toujours avec bienveillance. Et en évitant les jugements idéologiques ou péremptoires. Outre un décapant rafraîchissement des mémoires, ce livre fournit un exemple remarquable de dialogue intergénérationnel. Il tord le cou à l’idée reçue qu’anciens et jeunes prêtres sont incapables de s’écouter et de s’apprécier.

Les auteurs :

Étienne Grieu est un théologien jésuite, né en 1962, jésuite, ordonné prêtre en 1998, enseigne la théologie au Centre Sèvres à Paris. Acteur du rassemblement national « Diaconia en 2013: Servons la fraternité », il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont J’ai besoin de toi pour découvrir que Dieu, c’est vrai (Salvator, 2013).Michel Cousineau, est un prêtre retraité du diocèse de Rouen. Michel Cousineau, né en 1931, ordonné prêtre en 1956 pour le diocèse de Rouen, a été curé de paroisse en milieux rural et urbain, aumônier d’hôpital puis exorciste diocésain avant de prendre sa retraite en 2011.Jean-Baptiste Sèbe, prêtre du diocèse de Rouen et professeur à l’Institut catholique de Paris. Jean-Baptiste Sèbe, né en 1979, ordonné prêtre en 2005 pour le diocèse de Rouen, est curé de paroisse. Aumônier de l’enseignement public, il est professeur à l’Institut catholique de Paris. il a publié Le Christ, l’écrivain et le monde. Théologie et oeuvres littéraires chez Hans Urs von Balthasar (Cerf 2012).

 

Préface de Geneviève Comeau, religieuse xavière

Cinquante ans après Vatican II, et à l’heure de la « nouvelle évangélisation », ce livre est le bienvenu ! Il nous relate le « tournant » qu’a représenté le Concile dans la vie de l’Église, et réfléchit à la manière d’accompagner cette mutation.

Ce qui m’a d’abord touchée dans le livre, c’est le ton de dialogue confiant entre l’oncle et le neveu. Un vieux prêtre du diocèse de Rouen est interviewé par son neveu jésuite. L’échange bienveillant entre ces deux prêtres de générations différentes est le gage d’une transmission heureuse, sans jugement ni rancœur.

La deuxième chose qui m’a impressionnée, c’est le témoignage de Michel Cousineau. Il a été prêtre avant, pendant et après le Concile. Il nous livre là un récit de première main extrêmement précieux : comme le dit Jean-Baptiste Sèbe, jeune prêtre du diocèse de Rouen qui a fait la postface, il nous « offre une micro-histoire de la réception concrète de Vatican II sur le terrain ». L’intérêt de ce terrain, c’est que c’est un territoire bien précis : le diocèse de Rouen. On y entend le bruissement de la vie paroissiale au fil des années, en milieu rural et urbain. On sent les élans apostoliques d’un jeune prêtre des années 1950, les résistances auxquelles il se heurte, on voit se dessiner peu à peu de nouvelles manières d’être chrétien, de nouvelles manières de vivre le ministère de prêtre.

Moi qui ne suis pas prêtre, je suis très sensible au désir de Michel Cousineau de travailler avec d’autres (laïcs, hommes et femmes, protestants, etc.), et à son grand amour de l’Église.

Ensuite, j’ai été rejointe par la réflexion d’Étienne Grieu, jésuite né six mois avant l’ouverture du Concile. Il souligne ce dont son oncle a été témoin : par exemple la naissance d’une conscience d’Église diocésaine, ou les enjeux autour de l’évangélisation. Son désir de trouver sans cesse de nouveaux chemins, pour permettre que les gens rencontrent le Christ, s’exprime avec force ; on reconnaît bien là celui qui a accompagné la démarche Diaconia de l’Église de France.

Enfin, j’ai été passionnée par l’image que le livre donne du Concile et de la vie de l’Église dans les années qui ont suivi. Nous sommes très loin d’une lecture catastrophiste ou idéologique. Au contraire, nous sommes entraînés dans l’épaisseur de l’histoire complexe d’une vie paroissiale et diocésaine, dans une société en profonde mutation. Se fait alors percevoir ce que le Concile a produit concrètement : une réelle fraternité, une ouverture intérieure à la présence toujours nouvelle de Dieu, une familiarité plus grande avec la Bible.
Nous ne sommes plus dans les années qui ont suivi immédiatement le Concile, avec tout ce qui y a été mis en place, de façon parfois tâtonnante. Mais, comme le dit le plus jeune des trois prêtres, les appels vigoureux du pape François (pauvreté et simplicité, aller aux périphéries ) viennent bien du Concile !

Geneviève COMEAU,
religieuse xavière théologienne aux Facultés jésuites de Paris