Le P. Tommy Scholtes sj est le chapelain de l’église Saint-Jean Berchmans à Bruxelles, un édifice néo-roman imposant, à deux pas des institutions européennes. Au cœur du « Quadrilatère Saint-Michel » à Bruxelles, l’église témoigne d’un rayonnement spirituel mais aussi culturel.

église saint jean berchmans belgique

P. Tommy Scholtes sj, chapelain de l’église Saint-Jean Berchmans à Bruxelles (à droite).

Saint-Jean Berchmans est une belle et grande église néo-romane, le long d’un boulevard donnant sur le rondpoint Montgomery, que les manifestants aiment bloquer non loin des institutions européennes. Église carrefour, elle jouxte le collège Saint-Michel… carrefour où les élèves s’arrêtaient autrefois pour des célébrations. Ils y viennent toujours, autrement. C’est une église priante, offrant des permanences d’écoute et de réconciliation, aux assemblées variées, avec, en semaine, plus de 150 personnes par jour aux messes, et le week-end plus de mille.

Le chapelain connaît beaucoup de monde, mais les gens sont réservés… Il connaît les familles, les joies et les peines, accompagne par la prière et l’amitié. Et l’équipe des jésuites qui célèbre est attentive aux personnes. Les enfants trouvent leur place dans les animations, les familles aussi. À proximité des institutions de l’Europe, on entend toutes les langues du continent, et d’autres. Plus on est présent, plus on se familiarise. L’équipe pastorale comprenant aussi quelques laïcs est une prolongation des « oreilles » de l’équipe jésuite. Elle propose, suggère… Je dis souvent que l’église, dédiée à saint Jean Berchmans, est un grand vaisseau avec son histoire, son présent et son avenir. Elle est surtout le lieu où l’on vient et d’où on repart « pour la Mission ».

Cheminer au rythme des personnes

Nous avons le souci de faire le lien avec la vie en famille, la vie professionnelle, la vie de quartier, ou encore mettre en évidence les priorités que la Compagnie de Jésus a choisies. De proposer les Exercices spirituels dans la vie ordinaire, des conférences, des concerts et des expositions qui sensibilisent à la réflexion et à la beauté. Je dirais que l’intelligence est autant sollicitée que la foi. Les pistes concrètes d’engagement ne manquent pas : en l’église, au cœur des enjeux que l’Église vit en Belgique, dans le dialogue interculturel, dans les réflexions qui construisent l’Europe, même si tout cela n’est pas simple. La Belgique est aussi une terre de compromis, situation politique linguistique oblige, et sans prétendre être un modèle, il faut viser le plus haut possible, en acceptant de cheminer au rythme des personnes. Le Forum Saint-Michel qui jouxte l’église est enfin une belle aide pour les multiples propositions autour du thème « Foi et raison ».

Le chapelain rencontre, célèbre, essaie d’être au rondpoint où l’on vient pour en repartir ! Il anime les équipes et suscite des engagements de bénévoles : groupes Magis, Kot Inigo, petite équipe MEJ (Mouvement Eucharistique des Jeunes), Équipes Saint-Michel, etc. Certes, les jésuites sont attendus sur la « Parole » à commenter… et nous attendons les laïcs sur leur parole apportée !

P. Tommy Scholtes sj,
chapelain de l’église Saint-Jean Berchmans à Bruxelles

Églises et chapelles, des jésuites en mission : dossier

Dans notre Province, les jésuites sont bien présents et impliqués dans l’apostolat spirituel en paroisses, chapelles ou sanctuaires, même si cette mission est sans doute moins connue que d’autres ministères. Ce sont autant de lieux pour faire entendre la petite musique ignatienne, ouverts à tous, nourris des Exercices spirituels, où la synodalité est mise en avant. Quelle est leur manière de faire ? Qu’est-ce qui fait de ces lieux d’engagement des missions résolument jésuites ?
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Cet article est paru dans la revue Échos jésuites (été 2024), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement numérique et papier est gratuit. Pour vous abonner, cliquez sur ce lien.

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