Une autre manière de faire retraite
Pendant le Carême, un parcours de retraite dans la vie était proposé à Lyon par l’Espace Saint-Ignace et les jésuites à Lyon, en lien avec l’écocentre spirituel du Châtelard.
Florian, Gabrielle et Ophélie témoignent de ce qu’ils y ont vécu et des fruits multiples de cette retraite.
Qui dit retraite évoque le silence, la mise à l’écart pour trouver davantage la présence de Dieu.
Mais une retraite « dans la vie » c’est-à-dire chez soi, sans séparation des relations habituelles et de l’environnement quotidien est une alternative tout aussi exigeante. Trente retraitants de la région lyonnaise se sont ainsi retrouvés fin janvier pour entrer ensemble en retraite. Organisée par l’Espace Saint-Ignace de la communauté jésuite de Lyon et animée par Chantal Fraisse et une équipe de 6 accompagnateurs, cette proposition était rythmée par 4 soirées intermédiaires.
Outre les temps de prière et de convivialité, elles offraient aux retraitants quelques apports pour mieux entrer dans prière ignatienne (demande de grâce, colloque etc…). Chaque retraitant était invité à prendre trois temps hebdomadaires de prière avant l’accompagnement personnel prévu chaque semaine.
Cette année encore, il semble que les retraitants puissent récolter de beaux fruits.
Nous sommes heureux de vous en partager quelques-uns qui ne manquent pas de saveur !
Témoignage de Florian :
« Cette retraite m’avait chaudement été recommandée par une amie l’ayant déjà faite plusieurs fois. Ne connaissant presque rien de la spiritualité ignatienne, je l’ai commencée avec beaucoup de curiosité.
Je pensais avoir réussi à venir sans trop d’attentes spécifiques afin de pouvoir accueillir pleinement ce qui allait m’être donné de vivre.
Force est de constater que ce n’était pas le cas.Les premières semaines de prière m’ont paru terriblement arides. À tel point que, tristement, je me résignais à penser : « tant pis, cette façon de prier n’est pas faite pour moi… Ça arrive ». Quelle joie d’avoir alors été surpris par le Seigneur lors d’un des derniers moments de prière, en recevant ce à quoi je ne m’attendais pas.
Je repars de cette retraite fatigué et éprouvé mais rempli du bonheur de savoir que le Seigneur n’a pas fini de me surprendre. »
Témoignage de Gabrielle R.
« J’ai démarré cette retraite sans vraiment trop savoir à quoi m’attendre. Ce fut une belle surprise car le cadre des rencontres, temps de prière et de fraternité m’a vraiment donné la possibilité d’approfondir ma vie de prière et d’apprendre à poser sur celle-ci et ce qu’elle témoigne de ma relation à Dieu, un regard différent. Qui plus est, hebdomadairement relu à la lumière d’un accompagnement spirituel riche. En cette période de Carême c’est une vraie grâce d’avoir cheminé avec la retraite dans la vie pour, guidée par cet engagement, vivre un Carême ancré dans une vie de prière (même si évidemment tenir cet engagement et cette fidélité n’est pas toujours facile !). J’ai découvert que la parole de Dieu n’était pas si absconse que ça et même qu’elle pouvait résonner dans mon quotidien. Le fait que la retraite s’inscrive dans notre vie quotidienne m’a également permis de créer des passerelles entre ma spiritualité et ma journée dans ce qu’elle peut avoir de simple. Retraite dans la vie, un nom bien choisi car elle m’a permis d’apprendre à chercher ou trouver Dieu dans ma journée et pas seulement lorsque je vais à l’église ou que je suis devant ma bougie. Je repars le cœur rempli de grâces et plein de fruits que je cueille à mesure que je relis cet engagement (et que probablement je continuerai encore à cueillir !) »
Témoignage d’Ophélie W.
« Pas besoin de beaucoup : un carnet, un agenda, une bougie, une Bible… Avec ce kit de survie j’ai traversé huit semaines — temps de « retraite dans la vie » — pendant lesquelles la vie, elle, ne s’est pas mise en retrait. Bien au contraire. La mienne m’y a rattrapée jusque dans l’épreuve de la perte d’un être cher. Dans le dépouillement de ce mystère, j’ai pu goûter la consolation reçue au creux de mes rendez-vous avec la Parole dans la prière. Et faire ainsi l’expérience troublante de la coexistence possible entre la tristesse infinie et la paix intérieure, vrai don.
Il y a des moments favorables que nous ne saurions ni prévoir ni prédire… Et pourtant il a suffi d’un petit oui. Un oui parfois timide, parfois amoureux, à renouveler chaque jour. Un oui nourri par la participation confiante au groupe de partage ainsi que par l’altérité précieuse de mon accompagnatrice. Un oui à demander et à accueillir. MERCI. »
Pour aller plus loin :
Article publié le 10 avril 2024