La journaliste Florence Besson raconte un séjour d’une semaine au Centre spirituel jésuite de Penboc’h au bord de la mer, dans le golfe du Morbihan, au cours duquel elle s’est réconciliée avec elle-même, après avoir été victime d’un AVC.

Une semaine de silence florence besson

Extraits

Sur le discernement

« [Mon accompagnatrice] décide de m’apprendre, en avant-première, avant le cours du lendemain, ce qu’est le discernement. C’est le grand truc des jésuites, le discernement. Elle est sûre que ça va m’aider beaucoup ça aussi. [Le discernement, c’est faire la différence entre ce qui va nous porter vers Dieu, vers la vie, et ce qui va vous emporter loin de lui. Pour faire cette différence, c’est facile, il suffit de regarder ce qui se passe en vous. Le bon esprit vous amène vers plus de joie, de confiance, de paix, vous ouvre aux autres. Le mauvais vous amène vers la peine, la peur, la colère, l’amertume, et vous ferme aux autres. […] Il faut être à l’écoute de ce qu’on ressent au plus profond de soi. « À Dieu, demandez toujours quelque chose que seul l’amour peut donner. Quelque chose que vous voulez, que vous désirez. C’est pour cela qu’il faut écouter son désir. Si on veut, mais qu’on ne désire pas, ça ne vient pas. » 
Demandez, et vous recevrez… »

Sur les jésuites

« J’ai piqué un livre sur saint Ignace de Loyola. Il faut quand même savoir qui sont ces jésuites, pourquoi eux pourquoi moi.
C’est parce que ma grande-tante m’avait dit : « Les exercices de saint Ignace ont changé ma vie. […]
(Après la blessure du siège de Pampelune qui le cloue au lit, Ignace de Loyola lit). Les saisons passent à sa fenêtre, il lit. Il n’est pas chez lui, alors il prend ce qu’il a : le vie des saints, la vie de Jésus. […] Il note les mouvements de son âme, les analyse : quand il dévore des épopées chevaleresques, ça le fait rêver un instant, puis ça le plonge dans la tristesse. Il lui en reste une amertume, un léger dégoût de la vie. Comme nous après Instagram, j’imagine. Quand il approche la vie de Jésus, au contraire, il se sent vivant, fort, demain s’éclaire, il est heureux. Il n’a plus soif.
Il baptiste cette capacité à distinguer les pensées qui lui font du bien de celles qui lui font du mal, « le discernement ». C’est je crois la base de l’enseignement jésuite. Toute décision doit se prendre en se demandant si la parole du Christ résonne au cœur de ce choix, si ce choix rend la vie plus brûlante au cœur de nous, si ce choix nous rend plus vivant. 
J’aime ça. C’est fort. C’est puissant. C’est du lourd. »

Critique du journal La Croix du 29/06/24

« Depuis que j’ai cru mourir, chaque matin je crois que je ressuscite. Alors j’ai envie de beau. » Ainsi commence le récit de Florence Besson, victime d’un AVC. Elle a décidé de « s’offrir » une semaine de silence, au centre spirituel jésuite de Penboc’h, dans le golfe du Morbihan. L’expérience est décapante : « Comme jamais depuis longtemps, je respire… » Mais c’est aussi un exercice de volonté : « Qu’est-ce que je m’ennuie ! »
Jour après jour, les émotions remontent à la surface. Mercredi. « Au troisième jour, parler me semblerait incongru. » Jeudi. Réflexion, déjà, sur le retour à la vie ordinaire […] La mer, la nature, les regards furtifs lancés aux autres retraitants apaisent : « Il est bon de goûter le repos et de s’ouvrir à plus grand que soi. » > Lire la suite de la critique

Florence Besson, Une semaine de silence, Éditions Flammarion, mars 2024, 153 p.

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