À l’Université jésuite de Namur, comme en de nombreux lieux de formation, l’année académique 2020-2021 aura encore été marquée par le confinement, les cours à distance et la limitation des contacts. Avec ses collègues aumôniers au Centre religieux universitaire (CRU), le P. Benoît Willemaers sj a été mis au défi de s’adapter à cette situation pour offrir écoute et accompagnement aux étudiants et à la communauté universitaire.

L’équipe d’animation du CRU : on y reconnaît les PP. Paul Malvaux (à gauche) et Benoît Willemaers (à droite).

En temps ordinaire, la vie du Centre Religieux Universitaire (CRU), l’aumônerie de l’Université de Namur, s’articule autour de trois pôles. Le premier est l’accompagnement de la vie de l’Université, notamment à travers l’animation de célébrations à l’occasion des temps forts de l’année (telle la rentrée universitaire). Le second pôle est l’accompagnement de deux « kots » (colocations étudiantes) rassemblant une quinzaine de jeunes. Enfin, le troisième pôle est l’animation tout au long de l’année de messes, prières, conférences, à destination de l’ensemble des étudiants de l’Université. Notre équipe de trois personnes, composée d’un père de famille, du P. Paul Malvaux et de moi-même, anime la vie de l’aumônerie.

En raison de l’interdiction de tout rassemblement, la présence à la communauté universitaire dans son ensemble – étudiants, employés, corps académique – s’est concentrée sur l’offre d’un lieu d’écoute bienveillante à toute personne qui estimait en avoir besoin. Si cette demande n’a pas été massive, elle a cependant été l’occasion de rencontres précieuses.

Le retour dans les amphithéâtres : un moment espéré par les étudiants, à l’UNamur comme ailleurs. © UNamur

De même, au vu de la dispersion des étudiants et des restrictions sanitaires, il a fallu faire le deuil des célébrations et conférences publiques. Nous avons donc fait le choix de diriger nos efforts sur le suivi et l’accompagnement des deux kots. Dans cette optique, nous avons d’abord essayé de conserver un rythme de rencontres hebdomadaires. Il s’agissait non seulement de garder vivant le sentiment de vie commune et de projet partagé au sein des kots mais encore d’offrir un lieu de parole aux étudiants. Notre tâche n’a pas toujours été simple : il a fallu concilier les règles sanitaires, l’éclatement des horaires, né du distanciel, ou encore les inquiétudes légitimes des jeunes, pas aussi insouciants des risques qu’on a pu le dire. Le projet social d’aide aux SDF a également pu être mis en place, de manière plus restreinte sans doute, mais avec un impact plus grand, au vu des difficultés spécifiques rencontrées durant cette période par les personnes en situation de précarité. En définitive, nous avons la satisfaction d’avoir vu grandir deux groupes d’étudiants soudés et solidaires face à une année éprouvante à bien des égards.

Une bulle d’oxygène pour les étudiants des deux kots (colocations) de l’aumônerie à l’UNamur. © CRU – Namur

Par ailleurs, comme aumôniers, nous avons cherché à accompagner le parcours de foi des étudiants. Célébrations, temps de prière mais aussi débats et partages ont permis de vivre des moments forts. Avec beaucoup de prudence, profitant de fugaces périodes d’assouplissement des règles, nous avons aussi réussi à faire vivre aux résidents des kots deux weekends alliant réflexion, prière, partage et détente. Les circonstances nous ont enfin poussés à être particulièrement attentifs aux demandes personnelles de discussions et d’accompagnement spirituel.

Rétrospectivement, l’isolement forcé dû au Covid a mis en lumière tout ce que nous perdons lorsque nous vivons repliés sur nous-mêmes. Pour l’année à venir, l’aumônerie est invitée à demeurer un lieu créateur de liens.

Benoît Willemaers sj
Communauté jésuite de Namur